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Vlad a cinquante ans, peut-être un peu moins, sans doute un peu plus. Entre deux verres de bières, il tombe amoureux de Dolly, dont il deviendra le complice de plein gré. Elle, de son côté, est tantôt majeure, tantôt ado, et voit le monde en variations de lumière. Après un meurtre qu’elle a commis sur un coup de tête, le couple partira en cavale sur les routes nationales de province, au milieu de paysages plats baignés de lumières floues. L’amour ne quittera plus leur route. Acteurs principaux d’un fait-divers, et bientôt placés sur la liste des personnes les plus recherchées du pays, Vlad et Dolly ne cessent pourtant de rêver de mariage, de maison confortable et de vie normale. Leur cavale à travers un pays de zones périurbaines et d’inégalités sociales, deviendra l’épopée de deux héros tragiques, symboles d’une époque en crise.
Seasonal Affective Disorder / trouble affectif saisonnier, de la jeune auteure française Lola Molina, est une pièce qu’on ne traite pas de la même façon à vingt qu’à quarante ans, et la mise en scène de Maud Galet Lalande jouera sur une double entente: peut-être qu’il faut envier la liberté des deux personnages, fantasmer sur leur amour improbable, admirer l’extrême de leur situation. Mais peut-être que le destin de Vlad et Dolly, incarnés par Serge Wolff et Eugénie Anselin, touche parce qu’il est inexorable et qu’ils sont devenus malgré eux les personnages principaux d’une histoire trop grande pour eux qui ne rêvent finalement que de normalité. Ceux qu’on peut prendre, d’un côté, pour des héros, peuvent également apparaître comme les victimes d’une société violente qui pousse des adolescentes de 14 ans à commettre des crimes et des quinquagénaires mariés à rompre avec la norme du jour au lendemain. Cette société, Vlad et Dolly cherchent à la fuir ensemble avec l’énergie du désespoir, en repoussant coûte que coûte l’idée que l’issue de leur fuite ne peut être que fatale.
C’est cette tragédie — au sens grec du terme: des héros sacrifiés, qui ont conscience de leur fin prochaine — que la metteure en scène Maud Galet Lalande veut raconter. Celle de héros ordinaires sans idéaux, si ce n’est celui de s’aimer jusqu’au bout.
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THE LAST FIVE YEARS
Centre des Arts Pluriels Ettelbruck (5/1 - 5/2) | |
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